Près de trois quarts des métiers des branches professionnelles d'Atlas sont impactés par les effets de l’intelligence artificielle. Explorez les tendances de l’IA et les évolutions des secteurs du périmètre d’Atlas en visionnant le replay de la matinale prospectiveAtlas.
IA, IA générative, découvrir le replay du webinaire
IA, IA générative : quelles différences ?
L’étude exploratoire commandée par les partenaires sociaux de l’Opco définit l’IA - domaine de l’informatique qui sert à simuler l’intelligence humaine - et ce qu’elle recouvre : « l’apprentissage machine (machine learning), l’apprentissage profond (deep learning) ainsi que l’’IA générative (à partir de données d’entrainement, production de données similaires mais non identiques) », explique Mathieu Carrier, directeur des politiques de branches d’Atlas et responsable de la prospective. Une IA qui présente des atouts, mais aussi des limites : biais des données, transparence des processus décisionnels, ou encore impact environnemental.
Cas d'usage de l'IA dans les secteurs de l'Opco Atlas
Dans le secteur de l’assurance, l’IA permet notamment de mieux prévenir les fraudes et de gérer plus efficacement les risques, souligne l’étude. « Exemple, avec les bases de données sur le climat », illustre Laurent Moisson, responsable des opérations de formation à Generali.
Dans la banque, l’IA renforce notamment la sécurité (reconnaissance biométrique) et améliore le respect des exigences de conformité. « La rédaction de contrats, la gestion des découverts sont une toute petite partie des cas d’usage, qui se multiplient pour passer à l’échelle », indique Noémie Ellezam-Danielo, responsable du centre d’expertise de l’IA du groupe Société Générale.
Dans le secteur du conseil, de l’ingénierie et du numérique, l’IA permet notamment d’assister les développeurs dans la programmation et de simuler des environnements sous contraintes. « Notre comité de gouvernance recense pour chaque service les cas d’usage, qui sont remontés par un référent IA », précise Guillaume Leprince, solution manager Data et IA du groupe SII.
Impacts de l’IA sur les métiers
« 72 % des métiers dans le périmètre de l’Opco Atlas (conseil, banque, assurance, expertise-comptable) vont évoluer ou se transformer (tels que le webmaster ou le traducteur), indique Mathieu Carrier. Par ailleurs, 20 % des métiers sont peu voire pas impactés (le coach, par exemple), tandis que 8 % des métiers seraient émergents (surtout dans le numérique) ».
« Les entreprises vont rechercher des profils opérationnels pouvant réaliser des projets IA, plutôt que des prompt ingénieurs », complète Guillaume Leprince. « L’essor de l’IA générative va modifier la répartition des tâches entre les spécialistes de la Data », estime Noémie Ellezam-Danielo. « Nous devrons intégrer davantage les impacts de l’IA dans notre gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », ajoute Laurent Moisson.
Une offre de formation à adapter
L’offre d’acculturation, destiné à un public large et non expert, est en cours de structuration, constate les auteurs de l’étude, même si elle est rarement sectorielle. Ainsi Generali a mis en place des ateliers de vulgarisation (en ligne ou présentiels) et planche pour la rentrée 2024 « sur un tutoriel d’une trentaine de minutes présentant l’IA, ses atouts, ses limites, ses outils et une charte des bons usages », détaille Carine Desrumeaux, digital learning manager de l’assureur.
Le groupe Orsys dispense plusieurs formations relatives à l’IA, « le plus souvent en inter-entreprises, dont certaines sont accessibles sur campusAtlas » (la plateforme des modules et parcours sélectionnés pour les entreprises), à l’instar de celle sur l’état de l’art de l’IA », mentionne Aline Cassar, directrice de l’offre. « Quand l’IA peut-elle être utile et à quelles conditions ? Comment structurer un projet IA ? Autant de questions que l’on aborde avec les stagiaires », témoigne Morgan Gautherot, formateur indépendant, consultant pour Orsys, qui loue le format présentiel pour favoriser les échanges interactifs.
L’étude Atlas, qui met en avant six recommandations prioritaires, préconise notamment de favoriser l’alternance et les parcours de reconversion vers les métiers numériques « émergents ». C’est le sens de la démarche déjà engagée par Simplon, qui propose « un parcours en alternance de développeur IA (titre RNCP de niveau 6), précédé d’un sas de 3 à 7 mois pour pouvoir embarquer des publics diversifiés », résume Mélanie Jonquière, directrice du studio pédagogique. Avec également une réflexion en cours sur l’intégration d’actions de formation en situation de travail (Afest) dans ce parcours.
Enfin, la déléguée générale d’Ainoa (ex-FFFOD) évoque la prise en compte de l’IA dans la transformation des organismes de formation et de leurs modalités pédagogiques : « deux groupes de travail sur l’éthique et les usages de l’IA devraient produire des livrables d’ici fin 2024 », assure Aurélia Bollé.
Une matinée d’échanges animée par Nicolas Lagrange et enrichie de témoignages d’experts :
- Mathieu Carrier, Directeur des Politiques de Branches, Atlas
- Laurent Moisson, Responsable des opérations de formation des réseaux de distribution, Generali
- Noémie Ellezam-Danielo, Head of AI, Groupe Société Générale
- Guillaume Leprince, Solution Manager Data et IA, SII
- Morgan Gautherot, Ingénieur de recherche – Formateur IA pour ORSYS
- Aline Cassar, Directrice de l’offre, Orsys
- Aurélia Bollé, Déléguée générale, AINOA (ex-FFFOD)
- Mélanie Jonquière, Directrice du studio pédagogique, Simplon
- Carine Desrumeaux, Digital learning manager, Generali