Evénement
9 juin 2023

Au sein de l’antenne Hauts-de-France/Normandie d’Atlas, sise à Lille, Morgane Goglu est développeuse de l’alternance depuis août 2022. Elle décrypte l’activité de l’alternance des territoires, dont elle a la responsabilité.

Quels sont les chiffres de l’alternance de l’antenne d’Atlas de Lille ? 

En 2022, on dénombre 7 803 CAPP et 1 328 CPRO au sein de l’antenne d’Atlas de Lille. Dans le détail, la région des Hauts-de-France représente 6 % des contrats en alternance sur toute la France (soit 5 251 contrats d’apprentissage et 1 001 contrats de professionnalisation) et celle de Normandie 3 % (soit 2 552 contrats d’apprentissage et 327 contrats de professionnalisation). 

On observe une progression de 18,7 % des contrats en alternance dans les Hauts-de-France par rapport à l’année précédente et une hausse de 11,7 % en Normandie. L’activité alternance apparaît aussi dynamique que celle de la progression nationale notamment en matière CAPP, avec +20 % en an. En revanche, l’évolution du CPRO reste stable (+1 %).

Comment analysez-vous l’activité Alternance de ces régions ? 

Dans l’activité Alternance, nous constatons des variations géographiques et des variations par secteur d’activité économique dans ces régions. Elle se concentre principalement dans les grandes villes les plus dynamiques :  

  • Lille, Tourcoing, Roubaix et Dunkerque ; 
  • Rouen, Caen, Le Havre, Cherbourg. 

Pour autant, les agents généraux, comme les experts comptables sont implantés dans chaque ville. Nous pouvons en trouver donc sur tout le territoire.

Nous constatons aussi des variations par métiers. Les branches recourent de manière diverse aux dispositifs de l’alternance : les plus consommateurs étant les Bureaux d’études et les experts-comptables pour pourvoir respectivement des postes d’ingénieurs et des postes de comptables et d’experts-comptables. 

Ces métiers sont encore mal connus, et les entreprises rencontrent de vraies difficultés pour recruter. L’un des freins importants, c’est la mobilité des jeunes. Aujourd’hui, ils sont moins mobiles et ont tendance à privilégier les villes principales.  

Les OFA/CFA ont renforcé leur offre de formation pour pallier cette pénurie de talents  : les formations les plus dispensées sont les formations allant de Bac +2 à Bac+5 :

  • BTS négociation et digitalisation de la relation client (bac+2) ;
  • Licence Assurance - Banque (bac+3) ;
  • Compatibilité-gestion (de bac+ à bac+5). 

Envisagez-vous des évolutions dans ces territoires ? 

Actuellement, l’antenne de Lille regroupe l’ensemble de la région des Hauts-de-France et celle de la Normandie. Cette dernière s’étend de Cherbourg au Tréport jusqu’au nord de la région, et comprend les villes les plus importantes allant de Rouen au Havre, en passant par Caen. 

À partir de janvier 2024, notre présence sera renforcée : la région Normandie sera animée de façon indépendante de l’antenne des Hauts-de-France. Mon activité consistera à développer l’activité alternance dans l’ensemble de la région Normandie qui possède un large potentiel, un nouveau développeur prendra en charge exclusivement la région Hauts de France.

Quelles sont les qualités pour devenir développeur de l’alternance ? 

Un bon développeur doit maîtriser son territoire pour pouvoir promouvoir l’alternance. Pour cela, il doit connaître l’ensemble des offres de formation proposées par les OFA/CFA des Branches d’Atlas sur son secteur. En d’autres termes, il doit avoir une vraie vision de l’offre de formation. Il doit également connaître l’ensemble des socioéconomiques d’Atlas : les Branches professionnelles, les responsables de l’orientation des Missions locales, de l’Apec… pour pouvoir les accompagner et assurer son rôle de conseil. 

Comment entretenez-vous le relationnel avec les CFA/OFA et les entreprises ? 

J’entretiens une relation de proximité et une collaboration étroite avec les CFA et les OFA implantés dans ces deux régions, afin de les accompagner dans le cadre d’embauche d’apprentis et de salariés en contrat de professionnalisation. J’effectue des présentations portant sur : 

  • Nos outils de gestion administrative spécifiques à l’alternance,  
  • Les données d’activité, 
  • Les besoins d’accompagnement spécifique.  

Je propose aussi aux CFA/OFA des interventions en mode conférence à l’attention de leurs étudiants sur des sujets thématiques liés à l’alternance. Par exemple, nous abordons les différents types de contrats en alternance, la rémunération, les avantages et points d’attention concernant l’alternance ainsi que les petites astuces à connaître… Ces informations sont très importantes parce qu’elles contribuent à la sécurisation du parcours des alternants lors de leur parcours de formation. 

Cette relation de proximité me permet d’établir une cartographie des offres de formation, de connaître leur fonctionnement, notamment leur process pour recruter des étudiants.

Nous ne voulons pas simplement avoir avec les centres ou les organismes de formation une relation de financeur/financé ; nous voulons cultiver une relation de partenaire avec eux.

Nous déployons aussi des événements « Atlas de l’alternance ». Je mène des visites en présentiel auprès de tous les CFA/OFA, afin de leur permettre d’identifier un conseiller au sein d’Atlas pour qu’ils puissent le contacter s’ils ont des questions. 

Au-delà de l’accompagnement des organismes de formation, notre rôle de développeur de l’alternance consiste à accompagner l’ensemble des acteurs socioéconomiques d’Atlas que j’ai cités.

L’alternance est vraiment un sujet majeur de préoccupation pour Atlas qui investit largement des moyens humains et financiers pour accompagner le développement de l’alternance.

J’entretiens également une relation de proximité avec les entreprises adhérentes d’Atlas qui ont leur siège social en Normandie ou dans les Hauts-de-France. J’assure actuellement des permanences et des rendez-vous en visioconférence. 

Cet accompagnement de A à Z dans la mise en place d’un contrat en alternance, s’adresse aussi bien à un dirigeant de TPE qui recrute pour la première fois en alternant ou à une grande entreprise, la Matmut basée sur le territoire normand par exemple, pour répondre à des questions ponctuelles, des questions plutôt juridiques sur des contrats en cours, sur la rémunération à appliquer, etc. En tant qu’Opco nous sommes aussi chargés de les sensibiliser aux aides financières existantes, notamment les aides octroyées par l’État pour recruter un apprenti. 

Atlas propose des cojobing pour mettre en relation les CFA/OFA (et leurs étudiants) et les entreprises. Ces job datings virtuels ou en présentiel ont été créés parce que nous nous sommes rendu compte qu’on avait d’un côté, les entreprises qui avaient du mal à recruter, et de l’autre, les centres et les organismes de formation qui rencontraient aussi des difficultés à trouver une entreprise. Atlas aimerait faire évoluer ces rencontres et s’associer aux CFA/OFA qui organisent aussi des rencontres. Unissons nos forces pour mettre en lumière nos métiers ! 

Quel rôle jouez-vous dans la promotion de vos métiers ? 

Je suis chargée de promouvoir les métiers des quatre secteurs d’activité des 13 Branches d’Atlas : l’Assurance, la Banque et les sociétés financières, les experts-comptables et les commissaires aux comptes, ainsi que les Bureaux d'études parce que les entreprises adhérentes ont beaucoup de mal à recruter en raison d’un déficit d’image ou d’attractivité.

Pour remédier à ces difficultés, Atlas participe à des salons d’orientation. Nous avons créé des outils pour orienter les jeunes sur tel ou tel métier : des flyers, des guides métiers, etc. Atlas a également mis à disposition des sites internet d’orientation, organisé des webinaires comme le webinaire sur les métiers du numérique à destination des professeurs de lycées, d'établissements scolaires, de Pôle emploi, des Missions locales ou de la Région Normandie. 

Lors des Journées Orientations Alternance, j’interviens dans les lycées pour parler aux étudiants de secondes et de première. Cette année, nous allons organiser 16 JAO sur l’ensemble des deux régions. Dans ces événements, nous proposons huit ateliers, dont un spécifique sur l’alternance. Les autres thématiques sont par exemple : l’Assurance, la Banque, le numérique… Ces journées sont l’occasion pour nos entreprises adhérentes de transmettre la passion de leurs métiers. 

Quels sont vos projets en cours ? 

Nous développons actuellement un partenariat avec l’université de Rouen pour développer l’alternance au sein des universités. À date, nous sommes en train de réfléchir aux éventuelles actions à mettre en place.

Nous nous associons aussi avec les acteurs de la Région Normandie. Chaque région a une cellule dédiée à l’orientation ; en Normandie, nous avons l’agence régionale de l’orientation et des métiers de Normandie. Nous collaborons avec eux, notamment sur des salons de l’alternance.